II. DEFENSE : PROTEGER NOTRE PATRIE

Rebâtir une défense nationale indépendante

1. Assurer l’indépendance militaire de la France

La Défense est, par nature, le bras d’une volonté nationale et d’elle seule. La France sortira donc de l’Eurocorps (dissolution de la brigade franco-allemande), comme elle refusera de participer aux opérations de l’OTAN ou de mettre des unités ou des personnels à la disposition des GIFM (groupes de forces interarmées multilatéraux) de cette organisation. Elle ne participera à des opérations de maintien de la paix que dans la stricte mesure où ses intérêts seraient en cause dans la zone d’intervention et, en aucun cas, au sein d’unités multinationales sous commandement étranger. Une telle position n’exclut évidemment pas que la France, dans le respect de sa souveraineté, participe à des coopérations à caractère technique ou procède à des échanges d’informations.

2. Développer l’esprit de défense chez les Français

Les conflits modernes accroissent le rôle des facteurs psychologiques dans les questions de défense, état de fait que les techniques de subversion et l’omniprésence des media viennent encore aggraver. Il est donc du devoir de l’État, garant de la continuité nationale, d’exalter l’amour de la Patrie et la fierté nationale, de faire prendre conscience aux Français de la fragilité de leurs libertés et de leur prospérité et de s’opposer sans faiblesse à toute intention ou action visant à diminuer l’esprit de défense à l’intérieur du pays.

3. Redonner à nos armées la considération qui leur est due

L’État se doit d’honorer, tant au plan moral que matériel, ceux des Français qui mettent leur idéal et leur vie au service de la Patrie. Le relèvement des soldes passe par une révision indiciaire substantielle, justifiée par le niveau de connaissances et de compétences exigées par la guerre moderne, ainsi que par les servitudes du métier des armes. Les campagnes de calomnies et d’antimilitarisme feront l’objet de poursuites menées avec toute la rigueur nécessaire. Les Français ayant volontairement accepté un temps de service armé verront faciliter leur accès à la fonction publique.

4. Adapter le budget des armées aux impératifs de la sécurité du Pays

L’étude des budgets militaires de la France et des grandes nations depuis 1945, conduit à penser que consacrer 4% du PIB à la Défense n’est pas un objectif irréaliste, ni un péril pour l’économie. La remise à niveau de notre effort de défense sera clairement expliquée aux Français et se réalisera au travers d’une loi de programmation décennale.

5. Reconnaître moralement et matériellement toutes les "générations du feu"

Celles et ceux qui ont risqué leur vie au service de la France, qu’ils soient originaires de métropole ou de nos anciennes possessions d’Outre-mer, ou qu’ils soient encore étrangers de la Légion, méritent la gratitude du pays, tant morale que matérielle. Les mesures suivantes seront prises :

- attribution automatique de la nationalité française à tout étranger ayant servi volontairement dans les armées françaises à l’issue de son temps de service;

- retraite à 55 ans pour les anciens combattants d’Algérie, chômeurs en fin de droits, ou pensionnés de guerre à 60 % et plus;

- attribution du bénéfice de la campagne double aux fonctionnaires et agents de l’État, anciens combattants d’Algérie;

- prise en compte par tous les régimes de retraite, sans condition d’âge, des services accomplis dans la résistance;

- maintien des taux de pension attribués aux anciens combattants de la France d’outre-mer et d’Afrique noire, malades, blessés ou mutilés, aujourd’hui réduits à un état proche de l’indigence et humiliés par des démarches qu’on n’impose pas aux "Français de papier".
 
 

Organiser la défense intérieure du territoire

6. Constituer la Garde nationale

Une Garde Nationale, composée d’une cinquantaine de demi-brigades formées de volontaires, sera constituée. Elle aura pour mission :

- de rendre plus difficile l’accès à notre territoire en cas d’agression conventionnelle;

- de servir de réservoir de personnel déjà formé pour compléter les forces armées;

- de participer au maintien de l’ordre en renfort de la gendarmerie ;

- d’assumer certaines tâches de support ou de soutien au profit des armées.

Le recrutement et l’entraînement des volontaires de la Garde Nationale comprendra trois phases: une phase d’orientation courte de type préparation militaire, une phase d’acquisition de spécialité, donnée au cours d’une période bloquée d’environ 6 mois, une phase de perfectionnement par rappel pour des périodes courtes.

7. Rendre à la gendarmerie ses missions de sécurité publique

La gendarmerie sera déchargée de la plupart de ses missions administratives, pour être réorientée, conformément à la vocation de cette arme, vers ses missions traditionnelles de sécurité et de défense.

8. Créer un organisme de défense des frontières et de lutte contre les organisations criminelles internationales

Cet organisme, équivalent du Secrétariat général de la défense nationale, permettra le regroupement sous une même autorité de responsabilités et de moyens aujourd’hui dispersés entre les forces armées, les services de renseignements, les services de police, les douanes et les services fiscaux. Il aura pour mission d’identifier les grandes filières d’immigration clandestine, de trafics de drogue, d’armes et de matières dangereuses, de mettre hors d’état de nuire les associations de malfaiteurs de type maffieux opérant sur le territoire français ou s’attaquant à ses intérêts, de démanteler la délinquance financière ou informatique transnationale.

9. Organiser une véritable Défense civile

La Défense civile doit être organisée, dès le temps de paix, pour passer sans solution de continuité, au temps de crise et au temps de guerre. Elle sera dotée des moyens de faire face :

- aux calamités naturelles : incendies, tremblements de terre, inondations...

- aux risques industriels majeurs, chimiques ou nucléaires;

- aux accidents divers, aériens, ferroviaires...

- aux conséquences d’actions de terrorisme et de sabotage.

10. Redonner un niveau réellement opérationnel aux forces de réserve

La création de la Garde Nationale et l’appel au volontariat pour les forces armées redonneront utilité et intérêt aux réserves. Ces personnels se verront dotés d’un statut de carrière calqué sur celui des personnels d’active, et affectés d’une solde équivalente à celles de leurs camarades d’active durant les périodes de rappel en activité. Les crédits d’entraînement qui leur sont destinés seront rétablis afin de maintenir constant et intact leur potentiel opérationnel.

11. Soutenir l’industrie d’armement nationale

La France ne restera réellement indépendante que si elle conserve la capacité de produire la plupart des armes nécessaires à sa défense. Cet impératif ne nous empêche évidemment pas de recourir, le cas échéant, à des coopérations avec nos alliés, notamment en vue de la production des matériels les plus courants ou de ceux qui permettent des solutions industrielles partagées.
 
 

Développer une forte capacité d’intervention extérieure

12. Maintenir en permanence deux groupes aéronavals à la mer

La France doit, le plus rapidement possible, se (re)donner une marine nationale capable d’intervenir dans toutes les zones maritimes présentant un intérêt stratégique et d’abord au profit de notre outre-mer. A côté de ses missions de souveraineté dans nos eaux territoriales – pour lesquelles est créé un corps de garde-côtes –, et de la protection de nos communications et approvisionnements, la marine est appelée à jouer un rôle toujours plus grand dans les crises où nos intérêts ou ceux de nos alliés sont en jeu.

Pour remplir cette mission, il est impératif que la marine dispose en permanence de deux groupes aéronavals en état de prendre la mer, cinq sous-marins nucléaires lanceurs de missiles balistiques stratégiques (SNLE), une dizaine au moins de sous-marins nucléaires d’attaque, une soixantaine d’avions de combat de l’Aéronavale, des radars aéroportés, des bâtiments de lutte anti-aérienne et anti-sous-marine et de soutien logistique. Les programmes de renouvellement de l’aviation embarquée, de la flotte d’hélicoptères navalisés, de frégates légères et de sous-marins nucléaires d’attaque ainsi que le renouvellement des missiles embarqués de la FOST (force nucléaire océanique stratégique) seront accélérés. Les capacités de transport et de mise à terre de la marine nationale seront considérablement renforcées.

13. Adapter nos armes nucléaires à la nouvelle donne stratégique

Il est indispensable de reprendre et d’accélérer notre programme de simulation d’explosions nucléaires. Chacune de nos armées aura sa propre composante nucléaire. C’est la raison pour laquelle il faut maintenir en l’état le site du plateau d’Albion (menace du sud), les vecteurs aéroportés et les sous-marins lanceurs d’engins nucléaires (SNLE) qui demeurent, encore aujourd’hui, l’arme quasi-absolue de la dissuasion.

S’il paraît nécessaire de garder les armes nucléaires anticités, comme le font d’ailleurs les autres puissances nucléaires (États-Unis ou Russie, par exemple), il est également nécessaire de développer des armes nucléaires miniaturisées, à effets collatéraux réduits ou non, susceptibles d’emploi antiforces. Plus précises et moins puissantes, les armes nucléaires deviennent alors aussi plus dissuasives : leur emploi restera néanmoins toujours soumis à décision du chef de l’État.

14. Doter nos forces de moyens aériens de projection à longue distance

La flotte de transport aérien militaire sera modernisée avec pour objectif de transporter deux régiments dont un blindé à 5.000 km en 24 heures, puis d’assurer sa logistique. Ces mêmes avions de transport devront disposer de capacités de ravitailleurs en vol nécessaires aux actions offensives des forces aériennes nucléaires ou conventionnelles.

15. Créer une force terrestre d’intervention solide et très entraînée

Notre Armée de terre sera structurée autour d’une Force d’intervention terrestre polyvalente d’une dizaine de grandes unités, particulièrement bien équipées en hélicoptères de combat, en missiles antichars et antiaériens, en blindés moyens et légers, y compris pour la division parachutiste et les troupes de marine. Cette force sera aussi en mesure de faire face aux menaces apparaissant au-delà de nos frontières. Nos unités de combat, composées d’un personnel de métier engagé de longue durée, seront dotées des effectifs (200.000 hommes opérationnels) et des matériels destinés à leur permettre de faire face avec succès à leurs engagements : l’infanterie demeure indispensable pour contrôler le terrain et réduire définitivement les oppositions. Le recrutement féminin sera limité à 5% des effectifs, hors formations combattantes.

16. Améliorer la surveillance par satellites-radar

Le lancement de satellites-radar viendra compléter le dispositif des satellites à vue directe afin de disposer d’une défense anti-missiles destinée à mettre à l’abri l’ensemble du territoire national.

17. Accroître les moyens opérationnels de nos forces aériennes

Les forces aériennes, précieuses pour des opérations de neutralisation ou de rétorsion, permettent de frapper fort, instantanément et sans risque d’enlisement. Avec six escadrons nucléaires et une vingtaine d’escadrons polyvalents, il est possible de faire face aux missions, à condition de disposer d’un parc modernisé de 400 avions de combat en ligne. L’entraînement des pilotes de chasse sera calculé sur un minimum de 200 heures/an.

18. Développer les moyens de renseignement et l’intelligence économique

Un effort très important doit être consenti au profit de la DGSE, des satellites de reconnaissance et de tous les systèmes d’information et de commandement, ainsi que sur les moyens d’écoute et d’analyse des télécommunications. La surveillance des potentiels militaires et industriels revêt aujourd’hui pour la France une importance vitale.