I. LIBERTE DE LA CULTURE : ENRACINER L'AVENIR

Se libérer du conformisme totalitaire culturel

1. Restaurer la liberté d’expression et de création

Il faut libérer la pensée, l’expression écrite et la création artistique des entraves de tous les conformismes à la mode. L’État doit retrouver, en matière culturelle, sa vocation naturelle qui consiste à préserver la mémoire nationale, à encourager le rayonnement de la véritable culture française appuyée sur 1500 ans de création continue. Les subventions publiques seront accordées aux créations artistiques qui respectent notre identité nationale comme les valeurs de notre civilisation.

La composition des commissions culturelles, responsables de l’attribution des financements publics, sera revue de telle façon que les "autorités culturelles" et les groupes de pression les plus divers ne puissent plus imposer leurs lubies au public. Il sera dressé un bilan précis de l’activité des multiples établissements et fonds d’intervention en matière culturelle (CNAP, CNAL, FNAC, FRAC, notamment). Les différents circuits de financement public seront simplifiés et les établissements ou fonds inutiles supprimés.

2. Refuser la colonisation culturelle

L’américanisation de notre société, (qui importe les phénomènes les plus marginaux d’Outre-Atlantique), ne cesse de s’amplifier et de s’aggraver. Cette colonisation se nourrit de nos faiblesses.

Pour cela, il faut que les Français connaissent mieux leur civilisation et que, renouant avec leurs racines, ils en soient fiers. L’affirmation de la culture française est donc l’affaire de tous les Français et non pas du seul pouvoir politique, dont le rôle se bornera à soutenir toutes les initiatives qui iront dans ce sens.

3. Valoriser le patrimoine national et les beaux-arts

Les collectivités publiques, et en premier lieu l’État, ont pour mission d’assurer l’enrichissement du patrimoine national. Aussi, les moyens budgétaires nécessaires seront-ils dégagés pour la restauration, l’entretien et l’embellissement du patrimoine monumental et architectural français, ainsi que pour la préservation des sites naturels.

Les richesses archéologiques et historiques de notre pays seront mises en valeur de façon que le plus grand nombre de Français puisse y accéder. Les collectivités publiques encourageront ainsi spectacles, fêtes et reconstitutions historiques, et bien entendu aussi l’ouverture de conservatoires, de musées et de circuits touristiques. Les grandes heures de notre histoire feront l’objet de célébrations nationales.

4. Préserver les patrimoines culturels privés

L’héritier qui garde et restaure envers et contre tout une demeure familiale, l’amoureux des vieilles pierres qui consacre son épargne à la remise en état de monuments, le collectionneur qui préserve le témoignage des temps passés, tous doivent bénéficier d’une législation fiscale favorable (impôt foncier, droits de succession, TVA réduite sur travaux), car ils protègent ainsi le patrimoine de tous les Français.
 
 

Promouvoir et défendre la langue française

5. Protéger la langue française dans notre pays

"Un peuple qui perd sa langue, perd son âme" (Frédéric Mistral). La renaissance de la véritable culture française implique nécessairement la défense et la promotion de la langue nationale à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Un Conseil de défense de la langue française, constitué à partir des académies de l’Institut de France mais aussi du monde politique, scientifique et économique, sera créé pour s’opposer au jargon et au franglais qui envahissent notre langue. Les sanctions pour atteintes délibérées à la langue française seront renforcées dans le cadre de la loi de 1994.

6. Promouvoir la langue française dans le monde

Il convient, pour la diffusion du français à l’étranger, d’adopter une attitude offensive. L’enseignement de notre langue à l’étranger doit être revitalisé, en particulier parmi les jeunes Européens qui ne l’étudient plus guère. Une politique active de rénovation et d’implantation d’écoles et de lycées français à l’étranger sera conduite dans le cadre d’accords bilatéraux. L’action des services diplomatiques et de coopération français à l’étranger sera accentuée en ce domaine, notamment à l’égard des pays francophones ou traditionnellement francophiles. Le réseau de l’Alliance française sera étendu. Tous les moyens modernes de diffusion (les satellites géostationnaires notamment) seront développés pour soutenir la présence culturelle française sur tous les continents, en particulier en Amérique du nord, au Moyen-Orient, en Afrique et dans le Pacifique, où l’influence anglo-saxonne est très sensible.

7. Remettre la langue française à l’honneur dans le monde scientifique

Il est inadmissible qu’un ministre de "l’éducation nationale" (Claude Allègre) ait pu dire qu’il était souhaitable que les scientifiques français publient d’abord les résultats de leurs travaux en anglais. Tout sera mis en œuvre pour doter notre pays d’un ensemble de publications internationales de qualité permettant la diffusion à l’étranger de ses travaux scientifiques. Chercheurs et scientifiques seront encouragés à publier leurs travaux d’abord en français. Les établissements de recherche, les universités et l’Académie des sciences veilleront à la publication des travaux en français. Un programme de traduction en français des ouvrages scientifiques de tous domaines publiés en langues étrangères sera lancé par le ministère chargé de la recherche.

8. Encourager la lecture et le livre

Le rayonnement d’une langue passant le plus immédiatement par le livre, il faut encourager la lecture dès le plus jeune âge. Cela suppose le rejet de la méthode globale au profit de la méthode syllabique qui, seule, donne les bases suffisantes pour une bonne maîtrise de notre langue écrite et orale. Par ailleurs, les pouvoirs publics dégageront les crédits nécessaires à la rénovation des bibliothèques et à la valorisation de leurs fonds auprès des Français. Les universités seront aidées pour rénover leurs bibliothèques et se doter d’une capacité d’édition comparable à celle de leurs homologues européennes ou américaines. Les collectivités locales mettront en place des chèques-lecture pour favoriser l’achat de livres au profit des plus jeunes.

9. Préserver les langues régionales authentiques dans le respect de la langue française

Il n’est nullement choquant qu’Alsaciens, Basques, Bretons, Corses, Picards... soient attachés à leurs coutumes et spécialement à leur langue locale. Les langues régionales authentiques doivent pouvoir être transmises, mais, en aucun cas, elles ne doivent prendre un caractère obligatoire ni remplacer la langue française, qui doit demeurer la langue officielle et courante de tous les Français.

10. Rendre possible un nouveau printemps pour le théâtre français

S’il veut regagner les faveurs du public, le théâtre devra, plutôt que de se perdre dans des recherches expérimentales souvent absconses, retrouver sa vocation populaire.

C’est ainsi que vis-à-vis des choix, au sein du répertoire contemporain et en matière de soutien aux créations, il faut mettre fin au sectarisme dont font preuve les pouvoirs publics. Le Festival d’Avignon, dont la programmation est essentiellement réservée aux créations, permet à l’ensemble des décideurs du théâtre nationalisé ou subventionné de venir choisir des pièces qui se joueront dans toutes les MJC (Maisons des jeunes et de la culture, fondées par Malraux et récupérées par la gauche la plus extrémiste) et dans toutes les salles subventionnées.

Or, depuis la grande époque de Jean Vilar, le Festival d’Avignon s’est considérablement étiolé. La caution de "bonne tenue intellectuelle" est invariablement assurée par les staliniens, les tenants de l’absurde et les nihilistes de service, tels Brecht, Kafka ou Beckett, à qui nous ne dénions pas un certain génie littéraire mais qui masquent, à la manière d’une interminable rengaine, le relatif désert de la création officielle.

On ne peut en effet se satisfaire d’un théâtre qui, sur le plan moral et politique, ne se préoccupe que de racisme, de colonialisme (Aimé Césaire), de nazisme (Thomas Bernhard), de fascisme (Antonio Tabucchi) et plus récemment "d’homophobie". Nous ne nions pas la qualité d’un Bernhard ou d’un Césaire, mais pourquoi ne joue-t-on jamais Paul Morand ou Léon Saint-Pol-Roux ?

Comment se fait-il qu’une pièce d’André Josset, de Tanguy Malemanche ou de Jean Yole, ne soit jamais programmée ? Pas plus qu’on ne voit le dérangeant et très contemporain Michel Vinaver, ancien dirigeant d’entreprise et dramaturge, qui dénonce, de façon un peu trop cruelle peut-être pour eux, un ordre établi dans lequel se sont bien installés les "héros" de Mai 68.

Qu’attend-on également pour faire connaître au public populaire les grands auteurs étrangers ? L’italien Malaparte, mais aussi et surtout ceux qui ont été ou qui sont les témoins privilégiés de la barbarie la plus récente, la plus contemporaine... celle des régimes communistes, comme le tchèque Vaclav Havel ("L’interrogatoire"), le polonais Vitold Gombrowicz ("Le mariage") ou le roumain Carajiale, peut-être aussi génial que Ionesco.

Une politique de prix nationaux encouragera les meilleurs auteurs et les meilleures troupes qui devront progressivement être en mesure de parvenir à couvrir leurs besoins. Une politique d’aménagement de petites salles sera soutenue dans le pays. Une large place sera faite au théâtre sur les chaînes de télévision ; les grandes tournées en province et à l’étranger seront encouragées ; lycées et universités seront incités à constituer des troupes d’amateurs. Les subventions qui seront accordées comporteront une contrepartie : monter et jouer des spectacles disposant d’un public.
 
 

Libérer la création

11. Encourager le mécénat

Pour éviter que l’art ne soit exclusivement entre les mains de l’État, il convient d’encourager largement la générosité privée. Le régime fiscal des fondations sera totalement réformé, et le développement du mécénat privé favorisé par une amélioration des possibilités de dégrèvement fiscal sur plusieurs années. De même, on élargira les possibilités de régler, par dation, les droits de succession. Enfin, la transformation de patrimoines privés en fondations d’utilité publique sera instituée.

12. Développer l’enseignement artistique

L’art véritable ne reposera jamais que sur le métier, la mémoire et l’imagination créatrice. Il faut donc rendre ses lettres de noblesse à l’enseignement artistique qui, seul, permet l’acquisition d’un art, en inculque la technique et les règles formelles. Comme il est souhaitable que le sens artistique de l’enfant s’éveille le plus tôt possible, ces disciplines trouveront leur place dans les programmes scolaires à tous les niveaux d’enseignement, du cycle primaire jusqu’au supérieur. Des cours d’histoire de l’art seront également prévus. Une haute qualification technique chez les professeurs d’art sera exigée par le biais des concours publics.

13. Assurer la promotion de toutes les bonnes musiques

L’apprentissage du chant choral, musique de l’âme, selon Saint François d’Assise, de la musique instrumentale et de la danse, sera encouragé à partir du plus jeune âge. Les salles de concerts et les conservatoires seront développés en province. Les lycées et les universités seront invités à organiser des concerts dans leurs locaux. Musiciens et chefs d’orchestre français se verront offrir les meilleures possibilités d’exercer leurs talents en France.

Les aides de l’État aux opéras seront équitablement réparties entre les grandes institutions parisiennes et les orchestres de province, des troupes de chanteurs étant reconstituées pour disposer d’un vivier de talents nationaux. Une place sur la scène lyrique sera faite à l’opérette qui a un véritable public, mais n’a pas actuellement l’heur de plaire à la culture officielle rabat-joie. Rap et techno, qui ne sont pas des expressions musicales, seront évidemment privés de tout soutien public.

14. Encourager un cinéma et un audiovisuel français de qualité

Le cinéma est un art à part entière qui est né en France (les frères Lumière) et s’y est particulièrement épanoui : le Front National s’honore d’avoir compté dans ses rangs un des plus grands metteurs en scène français, Claude Autant-Lara. Mais, aujourd’hui, l’industrie cinématographique et audiovisuelle française ne parvient pas à lutter contre les productions américaines parce qu’elle n’en est trop souvent que la copie... en pire. Le principe de l’avance sur recettes sera réformé pour qu’il cesse de bénéficier toujours aux mêmes.

Les cahiers des charges des media audiovisuels imposeront le recours aux créateurs français et à des œuvres dont le scénario a été écrit en français. La promotion de la chanson, de la musique, de la littérature et, d’une façon générale, de la culture française constituera la priorité de l’audiovisuel public.

15. Redonner aux sports leur authenticité

Il y a deux sports : le sport de réalisation ou de dépassement physique de soi et le sport médiatique. Ce dernier écrase évidemment le premier. Le sport médiatique est dévalué, comme les jeux du cirque romain, par la domination de l’argent et du vedettariat. Un nombre limité et sur-médiatisé de sportifs de haut niveau est l’enjeu d’un marché où ils sont vendus et revendus pour des sommes colossales dont ils tirent, certes, une part non négligeable, mais dont le montant va très largement au-delà de ce qui légitime leur fonction sociale, leur talent et la pérennité de leur œuvre.

Le sport est, depuis toujours, une activité qui s’inscrit dans les règles de l’effort ; comme tel, il reconnaît les lois de l’ordre naturel si souvent bafouées par ailleurs. Aussi sommes-nous favorables à une politique dynamique de soutien aux sports, conformément à l’adage mens sana in corpore sano. L’État, dans sa fonction d’arbitre, devra veiller et, s’il le faut, sanctionner les dérives financières du sport commercial, en particulier en limitant tout apport d’argent public, direct ou indirect, à ce dernier. En matière culturelle comme sportive, il faut remettre à l’honneur les valeurs d’excellence et d’authenticité qui fondent la grandeur de la France.