PROGRAMME DE LA LIGUE COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE (LCR) 
POUR LES ELECTIONS LEGISLATIVES DE 2002
 
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Le 9 juin, dix propositions

En juin prochain, Chirac élu par défaut se cherchera une majorité pour mettre en oeuvre sa politique de régression sociale, sous la pression de l'extrême droite. La gauche, désormais "unie" après avoir été "plurielle", prétend retrouver les faveurs des électeurs... sans tirer le bilan de l'échec de sa politique, ni modifier ses orientations. Pas besoin pourtant de grands analystes pour établir ce constat simple : "20 ans de politiques antisociales, c'est 20 % pour le Front national!"
Je pense en effet que pour écarter définitivement la menace fasciste, il faut s'attaquer aux racines du mal : la succession de politiques libérales qui ont laissé s'aggraver la misère et se creuser les inégalités, premières responsables de la montée de l'extrême droite et de la désaffection de l'électorat populaire vis-à-vis de la gauche gouvernementale. Près de 440 candidats et candidates 100 % à gauche se présentent pour proposer une autre politique, fondée sur la nécessité d'un changement radical.

D'abord, il faut interdire les licenciements collectifs : on ne peut plus laisser patrons et actionnaires sinistrer des régions entières.
La deuxième urgence, c'est la défense des services publics, l'arrêt des privatisations et la création des 300000 emplois manquant dans la santé, l'éducation et les transports.
Troisième urgence, la redistribution des richesses par l'augmentation de 230 euros des salaires, des minima sociaux et des retraites, ainsi que la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité.
Quatrième urgence : le respect des droits de la jeunesse par la suppression de la précarité, la légalisation du cannabis et la création d'une allocation d'autonomie de 700 euros pour les jeunes en formation.
Cinquième urgence : assurer l'égalité au travail et à la maison pour les femmes, grâce à l'égalité salariale, la suppression du temps partiel imposé et la création d'un service public gratuit d'équipements pour la petite enfance.
Sixième urgence : oser l'égalité des droits, droit au logement pour tous, plus de discrimination contre les homosexuels, régularisation des sans-papiers et droit de vote pour les immigrés.
Septième urgence : contre les dérives sécuritaires, mieux vivre ensemble en développant les services sociaux, la prévention, l'aide aux victimes et l'embauche d'enseignants et d'éducateurs.
Huitième urgence : la défense et la consolidation des retraites par l'égalité entre salariés du public et du privé, grâce au retour à 37,5 annuités pour tous.
Neuvième urgence : développer une véritable politique écologique qui rompe avec la logique du profit par la sortie rapide du nucléaire, l'interdiction des OGM et des usines à risques.
Enfin, en phase avec l'ensemble des mobilisations contre la mondialisation capitaliste, il faut construire une Europe sociale et démocratique, ce qui passe par la remise en cause de toutes les décisions antisociales dictées par l'Europe de Maastricht.

Les candidats LCR - 100 % à gauche proposent de remettre en cause le pouvoir absolu des multinationales, de financer les mesures favorables au monde du travail et à la jeunesse en taxant les capitaux spéculatifs, les profits des entreprises et les grandes fortunes. Ils défendront la nécessité d'une véritable révolution démocratique qui permette qu'enfin l'intérêt de millions de gens ordinaires l'emporte sur celui d'une minorité de privilégiés.
Les représentants de la gauche dite "unie" font appel au "vote utile" et prétendent empêcher la "dispersion" des voix à gauche. Mais comment faire confiance à des partis qui, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ont privatisé les services publics, bloqué les salaires, refusé d'augmenter les minima sociaux et laissé les patrons de Michelin ou de Moulinex licencier à tour de bras?
Alors, le vote "utile", c'est celui qui se portera sur les candidats présentés par la LCR. Parce qu'il s'agit d'aider à l'émergence d'une nouvelle gauche, aussi fidèle aux intérêts des salariés que la droite l'est à ceux du patronat.

Olivier Besancenot