En juin prochain, Chirac élu
par défaut se cherchera une majorité pour mettre en oeuvre
sa politique de régression sociale, sous la pression de l'extrême
droite. La gauche, désormais "unie" après avoir été
"plurielle", prétend retrouver les faveurs des électeurs...
sans tirer le bilan de l'échec de sa politique, ni modifier ses
orientations. Pas besoin pourtant de grands analystes pour établir
ce constat simple : "20 ans de politiques antisociales, c'est 20 % pour
le Front national!"
Je pense en effet que pour
écarter définitivement la menace fasciste, il faut s'attaquer
aux racines du mal : la succession de politiques libérales qui ont
laissé s'aggraver la misère et se creuser les inégalités,
premières responsables de la montée de l'extrême droite
et de la désaffection de l'électorat populaire vis-à-vis
de la gauche gouvernementale. Près de 440 candidats et candidates
100 % à gauche se présentent pour proposer une autre politique,
fondée sur la nécessité d'un changement radical.
D'abord, il faut interdire
les licenciements collectifs : on ne peut plus laisser patrons et actionnaires
sinistrer des régions entières.
La deuxième urgence,
c'est la défense des services publics, l'arrêt des privatisations
et la création des 300000 emplois manquant dans la santé,
l'éducation et les transports.
Troisième urgence,
la redistribution des richesses par l'augmentation de 230 euros des salaires,
des minima sociaux et des retraites, ainsi que la suppression de la TVA
sur les produits de première nécessité.
Quatrième urgence
: le respect des droits de la jeunesse par la suppression de la précarité,
la légalisation du cannabis et la création d'une allocation
d'autonomie de 700 euros pour les jeunes en formation.
Cinquième urgence
: assurer l'égalité au travail et à la maison pour
les femmes, grâce à l'égalité salariale, la
suppression du temps partiel imposé et la création d'un service
public gratuit d'équipements pour la petite enfance.
Sixième urgence :
oser l'égalité des droits, droit au logement pour tous, plus
de discrimination contre les homosexuels, régularisation des sans-papiers
et droit de vote pour les immigrés.
Septième urgence
: contre les dérives sécuritaires, mieux vivre ensemble en
développant les services sociaux, la prévention, l'aide aux
victimes et l'embauche d'enseignants et d'éducateurs.
Huitième urgence
: la défense et la consolidation des retraites par l'égalité
entre salariés du public et du privé, grâce au retour
à 37,5 annuités pour tous.
Neuvième urgence
: développer une véritable politique écologique qui
rompe avec la logique du profit par la sortie rapide du nucléaire,
l'interdiction des OGM et des usines à risques.
Enfin, en phase avec l'ensemble
des mobilisations contre la mondialisation capitaliste, il faut construire
une Europe sociale et démocratique, ce qui passe par la remise en
cause de toutes les décisions antisociales dictées par l'Europe
de Maastricht.
Les candidats LCR - 100 %
à gauche proposent de remettre en cause le pouvoir absolu des multinationales,
de financer les mesures favorables au monde du travail et à la jeunesse
en taxant les capitaux spéculatifs, les profits des entreprises
et les grandes fortunes. Ils défendront la nécessité
d'une véritable révolution démocratique qui permette
qu'enfin l'intérêt de millions de gens ordinaires l'emporte
sur celui d'une minorité de privilégiés.
Les représentants
de la gauche dite "unie" font appel au "vote utile" et prétendent
empêcher la "dispersion" des voix à gauche. Mais comment faire
confiance à des partis qui, lorsqu'ils étaient au pouvoir,
ont privatisé les services publics, bloqué les salaires,
refusé d'augmenter les minima sociaux et laissé les patrons
de Michelin ou de Moulinex licencier à tour de bras?
Alors, le vote "utile",
c'est celui qui se portera sur les candidats présentés par
la LCR. Parce qu'il s'agit d'aider à l'émergence d'une nouvelle
gauche, aussi fidèle aux intérêts des salariés
que la droite l'est à ceux du patronat.
Olivier Besancenot |