L'ENJEU DE CES ÉLECTIONS : UN CHOIX DE CIVILISATION

Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ?

Le président de la République a dissous l'Assemblée nationale par convenance.

Les Français doivent répondre en exprimant leurs convictions. Les élections législatives leur donnent l'occasion de se prononcer sur un choix de civilisation.

Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ? Quelle Europe voulons-nous construire ? Quelle France, voulons-nous proposer comme modèle ?

La France de demain doit être libre, forte et généreuse ; elle doit prendre sa pleine part à la construction d'une véritable communauté internationale, oeuvrer partout où elle le peut pour la paix, parler en pensant aux Etats les plus pauvres, militer pour l'indispensable prise en compte de l'environnement dans le développement économique. Cela commence en Europe.

Construire une Europe politique, au service de la démocratie.

Deux conceptions de l'Europe s'affrontent. L'une, fondée sur la dérégulation, la fin du service public et l'austérité pour les peuples, est celle de la droite. L'autre, que nous avons toujours défendue, est celle d'une Europe indépendante, tournée vers le progrès, l'amélioration des conditions de vie et d'emploi, l'affirmation d'un modèle social, la fidélité à notre civilisation. Aujourd'hui, les vrais Européens sont ceux qui refusent de laisser l'Europe glisser vers un ultra-libéralisme qui conduit inéluctablement à la dissolution de l'Union européenne. Construire une Europe politique, au service de la démocratie, de la croissance et de l'emploi, c'est rester fidèle à toute l'histoire de la construction européenne.

La mondialisation qui a saisi l'économie est une véritable mutation du capitalisme.

Si elle n'est pas maîtrisée, elle nous projettera dans l'économie du XXIe siècle, mais en rétablissant des rapports sociaux dignes du XIXe siècle. La République est aujourd'hui menacée dans ses valeurs mêmes : la Liberté, l'Egalité, la Fraternité.

Refuser le capitalisme dur.

La droite veut engager notre pays dans la voie du capitalisme dur. Pour justifier cette option, elle avance l'alibi de la "nécessaire adaptation" aux exigences nouvelles de la concurrence internationale. Quand une entreprise annonce des licenciements, la bourse s'envole: voilà la logique de ce capitalisme.

Sans résignation, ni scepticisme, les socialistes ont la volonté politique non de refuser les évolutions en cours, mais de les maîtriser. Nous voulons entrer de plain-pied dans l'économie du siècle prochain, mais dans le même temps bâtir le modèle de société du XXIe siècle. Nous avons besoin d'efficacité économique, mais inscrite dans la solidarité nationale. L'entreprise est immense, mais rien ne nous fera y renoncer.

Revenir au capitalisme du XIXe siècle ou construire une société de progrès et de solidarité pour le XXIe siècle: tel est l'enjeu de l'élection qui vient.

Plus de chômage, plus d'inégalités, plus d'impôts, plus d'exclusion, plus de précarité, voilà la "facture sociale" de la droite. La droite a échoué. Jamais, en si peu de temps, la situation économique et sociale ne s'était autant dégradée dans notre pays. Même si elle le dément, cette même droite prépare une purge libérale. Réduction des emplois publics, accélération des privatisations, démantèlement des services publics, remise en cause de la protection sociale: continuer ainsi, c'est accepter de poursuivre en l'aggravant une politique qui échoue depuis 4 ans.

Un choix clair vous est donc offert :

D'un côté, une société dominée par le libéralisme qui conduit inévitablement au règne sans contrôle de l'argent. De l'autre, une société moderne, fidèle à ses valeurs fondamentales, dans laquelle l'intérêt général est placé au-dessus de l'intérêt financier. Une société où l'Homme est au coeur de l'économie.

Pour changer de politique, il faut changer de majorité

Aujourd'hui, le pouvoir demande aux Français un blanc-seing pour avoir les mains libres pendant 5 ans. Pour gagner ces élections législatives, il tente de rééditer la manoeuvre de la campagne précédente, celle de 1995: avancer masqué, préparer une politique ultra-libérale tout en revenant, le temps de l'élection, au discours des promesses.

Nous avons exercé le pouvoir pendant dix ans. Fiers des réformes que nous avons accomplies - abolition de la peine de mort, cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans, RMI, modernisation de l'économie, libération des médias, décentralisation, priorité donnée à l'éducation et à la culture - nous reconnaissons aussi nos échecs. Nous en avons tiré les enseignements. Notre démarche politique, rénovée, reste ancrée dans trois convictions.

Nous voulons remettre l'Homme au centre de l'économie.

Nous voulons remettre la France en marche : en créant des emplois, en diminuant la durée du travail, en rendant du pouvoir d'achat aux Français.

Nous voulons reconquérir l'avenir : par la priorité à l'éducation, à la recherche, à la culture, à la santé, à l'environnement.

La droite a confisqué tous les pouvoirs. Sauf un, le plus important. Le pouvoir de changer l'avenir. Les Français doivent l'utiliser, maintenant.