INTRODUCTION

Lionel Jospin : le déclin de la France

Tout va bien, dormez, braves gens... Pendant des mois, on a asséné aux Français une image: un premier ministre pilotant avec sérieux le bateau France. Ce n’était qu’un leurre. Ce n’était que l’invention d’une nouvelle forme de démagogie. Mais on juge une politique à ses résultats concrets, et non à l’image qu’en véhiculent des conseillers en communication. Les résultats de la politique de Lionel Jospin sont éloquents. La France est en déclin, et il n’y a plus personne à la barre. Pour une raison: le premier ministre n’a pas eu la volonté politique de s’attaquer à des réformes structurelles.

La France en déclin. Depuis déjà quelques mois, la rumeur montait. On en a eu la confirmation récemment. En terme de richesse par habitants, la France, en Europe, est douzième sur quinze. Rappelons qu’en 1992, la France était 4ème à égalité avec l’Allemagne. Ce n’est pas seulement un chiffre, c’est un symbole, celui d’un déclin du pouvoir d’achat, celui d’un déclin des énergies.

Cette situation s’explique d’abord par l’état de l’emploi en France. Les derniers mois ont montré que si le chômage avait baissé ces dernières années, ce n’était que conjoncture économique. Le taux est bloqué autour de 9%, et nous sommes onzième en Europe. Par ailleurs, et c’est encore plus inquiétant pour l’avenir, le taux d’emploi est un des plus faibles d’Europe. 60% des Français en âge de travailler ont un emploi, quand ils sont 65% en Allemagne, 70% au Royaume-Uni. Quand de moins en moins de personnes travaillent pour d’autres, toujours plus nombreuses, c’est la solidarité nationale qui est en danger.

Mais il y a plus grave. Lionel Jospin nous ment. Il dissimule la réalité. 2 millions de chômeurs? Pas seulement: si l’on compte les mises forcées en préretraite, les temps partiel, les stages parkings ce sont 5 millions de Français qui sont touchés par le chômage, que la précarité exclut, sans sécurité, sans reconnaissance.

La France en déclin, ce n’est pas seulement des chiffres, mais des souffrances.

Le déclin, c’est le mal-être de toute une jeunesse, qui peut aller jusqu’au suicide, première cause de décès des jeunes de 25 à 34 ans.

Le déclin, c’est la désillusion de l’ensemble des Français par rapport à la politique, qui s’abstiennent toujours plus depuis dix ans, et pour tous les types d’élection. On retiendra pour mémoire les 69% d’abstention lors du référendum sur le quinquennat.

Le déclin, c’est l’explosion de la criminalité, avec, par exemple une hausse de 8% cette année des crimes et délits, et une justice dépassée, qui ne sanctionne plus, à 95%.

Le déclin, c’est près de 10% des Français vivant au-dessous du seuil de pauvreté.

En bref, c’est une France qui n’intègre plus et qui laisse partir les meilleurs vers l’étranger.

Crise du politique ? Si les Français n’y croient plus, c’est que Lionel Jospin n’y croit pas. Sa politique n’est plus portée par une vision du monde ; ce n’est qu’une réaction surprise et indignée devant l’obstacle. Ce qui a déterminé la politique de Lionel Jospin, c’est préserver sa "gauche plurielle" en privilégiant les archaïsmes. Impossible alors de conduire des réformes structurelles, impossible d’aller aux racines du mal français. Lionel Jospin, jamais, n’a réformé les causes. Dans son impuissance politique, tout ce qu’il pu faire, c’est cacher certains effets, placer des rustines.

Et en plus cette politique est financée à crédit!

Des fruits de la croissance, il ne reste rien, Lionel Jospin ayant choisi de dépenser plutôt que de désendetter la France ou de baisser les charges sociales, facteur de création d'emplois. Il n'a constitué aucune marge de manœuvre pour prévoir les années de croissance ralentie et permettre à ses successeurs de faire face aux dépenses nouvelles engagées devant la montée des mécontentements: 35heures, gendarmerie, police, médecins etc…..

Des rustines financées à crédit, les générations futures lui diront merci !

La politique de la rustine.
 
 
Rustine, la politique de l’emploi. Les emplois-jeunes coûtent cinq milliards d’euros. Pour quelle perspectives, à un terme rapide, pour ces jeunes? Quant au financement des 35 heures, Lionel Jospin laisse à la nouvelle majorité le soin de les financer.

Rustine, la politique de la sécurité. Quand les chiffres de la délinquance explosent, on s’aperçoit que la dite police de proximité n’est pas plus proche qu’avant, puisqu’il y a plus de policiers dans les quartiers huppés (350/ 100 000 habitants) que dans les banlieues qui en auraient le plus besoin (120/100000 habitants).

Rustine, la politique sociale. Il ne s’agit pour le premier ministre que de distribuer des chèques-cadeaux aux catégories les plus spectaculaires, sans s’attarder sur les raisons de leur malaise. Ainsi, quand les gendarmes et les policiers défilent, on distribue ordinateurs et gilets pare-balles, sans se demander si le système de commandement des forces de sécurité est suffisamment cohérent pour leur mission de service public. Encore faut-il avoir les moyens de crier très fort. Car souvent, comme c’est le cas avec les médecins, Lionel Jospin aura rusé, et attendu le pourrissement du conflit. En attendant, le déficit budgétaire dépasse les 30 milliards d’euros. Qui paiera ?

Rustine, la politique en Corse. Lionel Jospin accorde des passe-droits aux groupes les plus violents, sans aucune réflexion de fond sur ce que doit être la décentralisation dans notre pays.

Rustine, la politique européenne. Lionel Jospin joue avec les mots "fédération" et "nation", sans jamais avoir voulu donner le pouvoir aux citoyens d’Europe, sans concevoir un projet européen. Il connaît si mal l’Europe, par ailleurs, qu’il refuse toute allusion à un "héritage religieux" dans l’Union.

Le Conseil Constitutionnel, par trois fois, a refusé cette politique zéro, pour le financement des 35 heures, pour la définition du licenciement économique, pour la Corse. Et c’est le bilan Jospin tout entier qui doit être invalidé. En effet, dans les cas où nulle rustine ne pouvait faire l’affaire, il reste des grands trous.

Les retraites, quand on prévoit des difficultés de financement dès 2005? Rien, le trou noir, l’irresponsabilité. On a fait des rapports.

La modernisation du service public, la réforme de l’Etat? Toujours rien; les organismes paritaires subissent toujours plus l’autoritarisme et le manque de confiance de l’Etat. Et l’Etat, lui, cède, comme pour la réforme de Bercy, aux moindres revendications catégorielles.
 
 

Ce que nous croyons

La confiance des citoyens a besoin de preuves solides et tangibles qui démontrent la réelle volonté politique d'agir pour répondre à leurs attentes.

Mais ces preuves doivent trouver leur inspiration et s'enraciner dans des convictions.

Nul ne contestera à l'UDF la permanence des siennes, humanistes, européennes, libérales et sociales.

Elle les réaffirme aujourd'hui vigoureusement . Loin d'un catalogue de fausses solutions rassemblées pour plaire, "la relève des idées" fait confiance aux Français, à leur besoin de vérité, à leur courage, à leur sens de l'intérêt général, pour peu que les politiques proposées leur donne un profond sentiment du justice et d'équité.

L'Europe et sa construction politique est toujours pour nous une priorité et un grand chantier, mais elle est aussi à nos yeux un formidable levier et une formidable impulsion pour conduire les réformes qui s'imposent à la France. La réussite de la mise en place de l'euro montre que les Français sont plus demandeurs d'Europe qu'on ne veut bien le dire. Demain, ils seront demandeurs d'une d'harmonisation sociale, fiscale, accrue. La mise en œuvre des réformes difficiles qui s'imposent, s'agissant des retraites ou de l'Etat lui-même en sera facilitée, comparaisons obligent.

Ce "plus d'Europe pour la France" nous amène aussi à réaffirmer notre confiance envers les pouvoirs locaux, plus proches et plus attentifs aux attentes au quotidien de chacun.

Poursuivre la décentralisation et re-centrer l'Etat sur ses missions régaliennes, là où il doit retrouver prestige et autorité (sécurité, justice…), nous permettra de sortir de l'Etat jacobin injuste et inefficace, qui handicape les Français.

Les Français savent réussir et nous voulons encourager et soutenir la réussite de tous, en leur donnant plus de liberté et de souplesse pour mettre en œuvre leurs idées et leurs initiatives. C'est en redonnant ses lettres de noblesse au mérite, c'est en récompensant l'effort et en rémunérant mieux le travail qu'on redonnera aux salariés, aux entreprises, aux enseignants, aux créateurs confiance en l'avenir.

Enfin, à la logique de guichet et de prestations, nous voulons opposer celle de la responsabilité, individuelle et collective, afin que la solidarité de la nation donne à tous un sentiment de justice. Aujourd'hui, notre pays est écrasé sous le poids des prélèvements obligatoires, sans pour autant être le mieux placé sur l'état sanitaire de la population, l'illettrisme , ou la fiabilité à moyen terme de son système de retraites.

Il y a en France d'immenses réserves de générosité, mais les réformes qui s'imposent devront avant tout donner aux Français le sentiment d'être justes et que chaque euro prélevé servira l'intérêt général.

On dit les Français désenchantés.

Une formidable demande de participation s'exprime et nous pensons que sous la braise, la flamme est prête à se rallumer, pour peu que s'expriment un langage de vérité, un sentiment de justice et des actes de courage.

C'est l'engagement de "la relève des idées".